La nymphoplastie ou labioplastie vise à diminuer la taille des petites lèvres génitales. C’est la plus fréquente des chirurgies de l’intime et elle est de plus en plus demandée. Pourquoi ? En quoi consiste cette intervention ? Est-ce douloureux ou risqué ? Réponses.

Petit rappel d’anatomie

Les lèvres génitales sont les muqueuses qui encadrent l’entrée du vagin. Il y en a deux paires : les grandes lèvres et les petites lèvres.

Leur taille et leur aspect varient d’une femme à l’autre et évoluent avec le temps. Les petites lèvres peuvent notamment augmenter de volume suite à un ou plusieurs accouchements.

Il est possible de remodeler les lèvres génitales : c’est la nymphoplastie (ou labioplastie).

Depuis quelques années, le nombre de nymphoplasties augmente. « Il y a vingt ans, j’en faisais une ou deux par an », témoigne le Dr Cyril Afeiche, chirurgien gynécologue. « Aujourd’hui, j’opère 4 à 6 patientes par mois. »


Légende : 1. Clitoris / 2. Petites lèvres / 3. Grandes lèvres / 4. Méat urinaire / 5. Orifice vaginal

Quand et pourquoi opérer ?

Dans la « littérature médicale », les petites lèvres sont considérées comme hypertrophiées (anormalement grandes) lorsqu’elles mesurent plus de 4 cm. Ce critère de taille et l’éventuel complexe qui en découle ne sont pas les seules raisons qui poussent certaines femmes à envisager une nymphoplastie. Les unes veulent avoir un sexe qui ressemble à ce que l’on peut voir dans la pornographie. Or, il n’y a pas de « modèle standard » : chaque vulve est unique ! « Mais d’autres éprouvent une vraie gêne dans des activités du quotidien », explique le Dr Afeiche.

« La pratique de certains sports (vélo, équitation, etc.) ou les vêtements et sous-vêtements moulants provoquent des frottements ou des pincements. De petites lèvres hypertrophiées peuvent aussi gêner les rapports sexuels, ou les rendre franchement douloureux. » Autant de raisons qui peuvent justifier une nymphoplastie.

Dans la pratique, 6 consultations sur 10 n’aboutiront pas à une intervention. C’est le rôle du médecin de faire la part des choses entre une plainte fondée sur une vraie gêne et des attentes irréalistes concernant le sexe soi-disant “idéal” souvent véhiculé par la pornographie…

Dr Cyril Afeiche, chirurgien gynécologue au Louise Medical Center

Les techniques de nymphoplastie

La nymphoplastie vise à retirer l’excédent de peau et/ou de graisse pour harmoniser l’aspect des petites lèvres. Il existe deux grandes techniques de nymphoplastie :

  • La résection triangulaire consiste à couper un triangle excédentaire (et localisé) de la lèvre (B).
  • La résection longitudinale consiste à retirer de la muqueuse tout au long de la lèvre (A). Cette technique est privilégiée lorsque l’excédent de lèvres est important et/ou quand il est hyperpigmenté (de couleur sombre).

La technique est choisie en fonction des besoins et de l’anatomie propres à chaque femme. La nymphoplastie se pratique en moins d’une heure, le plus souvent sous anesthésie générale, dans le cadre d’une hospitalisation de jour.

A. résection longitudinale   -   B. résection triangulaire

Une opération dangereuse ?

Pratiquée par des chirurgiens expérimentés dans un environnement médical adapté, la nymphoplastie ne présente pas plus de risques de complications que n’importe quelle intervention. Cependant, quelques précautions s’imposent, avant et après l’opération :

  • La veille de l’intervention : la patiente doit faire une toilette intime avec un produit antiseptique à base d’iode, par exemple. Elle doit impérativement être à jeun au moins 6 heures avant l’intervention.
  • Après l’intervention : la patiente doit prendre des antibiotiques pendant quelques jours et désinfecter la zone opérée quotidiennement. La reprise des activités professionnelles peut se faire 3-4 jours après l’intervention. Par contre, les bains et les rapports sexuels sont proscrits pendant au moins 3 semaines.  

Suite et complications d’une nymphoplastie

Les fils utilisés pour une nymphoplastie sont résorbables ; ils ne doivent donc pas être retirés après l’opération.
Certaines petites complications peuvent survenir dans les jours qui suivent l’intervention :

  • léger gonflement des petites lèvres,
  • ecchymoses,
  • sensation d’inconfort (« tension »), voire douleurs.

Ces complications s'estompent au bout d'une dizaine de jours. Dans certains cas, une infection cutanée, vaginale ou encore urinaire peut survenir, mais ces complications sont plus rares.

Il faut attendre 6 semaines pour voir le résultat final d’une nymphoplastie. Généralement, les cicatrices sont à peine décelables.

Combien ça coûte ?

Considérée comme une opération à visée esthétique, la nymphoplastie n’est pas remboursée. La plupart des chirurgiens plastiques sont non conventionnés et, donc, libres de fixer leurs tarifs.
En règle générale, une nymphoplastie coûte entre 650 et 2500 €.

Article réalisé sous la direction du Dr Cyril Afeiche, chirurgien gynécologue au Louise Medical Center.
Date de publication : 27-06-2017