Qu’est-ce que la salpingite ?
La salpingite est l’inflammation d'une ou des deux trompes utérines (aussi appelées trompes de Fallope). Comme le site réel de l’inflammation n’est pas toujours clair, on utilise souvent le terme de “maladie inflammatoire pelvienne”, dénomination plus générale pour désigner une inflammation au niveau du petit bassin (c'est-à-dire l'espace compris entre les articulations de la hanche, le coccyx et le pubis). L’inflammation peut alors avoir atteint la paroi intérieure du col de l’utérus , voire de l’utérus, les trompes et les ovaires.
Quelle est la cause d’une salpingite ?
L’inflammation des trompes utérines est généralement causée par des bactéries.
- Chez 50 à 60% des femmes, la cause originale est une infection sexuellement transmissible (IST). La bactérie la plus mise en cause est le chlamydia et dans une moindre mesure le gonocoque.
Ces bactéries atteignent les trompes en remontant depuis le vagin vers l’utérus après contact sexuel avec un partenaire infecté. Le danger est surtout important pendant les règles. La plupart du temps les deux trompes sont atteintes simultanément. - Chez 30 à 40% des femmes se sont de banales bactéries de la peau - comme les staphylocoques et les streptocoques – qui en sont la cause.
Ces agents microbiens atteignent les trompes via les ganglions lymphatiques après inflammation de la muqueuse de l’utérus, après une fausse couche ou après un curetage. La plupart du temps une seule trompe utérine est atteinte. - Dans les autres cas, d’autres micro-organismes (tuberculose, mycoses… ) ou la présence d’un corps étranger sont responsables.
Comment évolue une salpingite ?
Dans la plupart des cas l’infection démarre au niveau du vagin, pour atteindre les trompes via l’utérus. La réaction inflammatoire peut s’accompagner de la production de pus, entraînant parfois un abcès. Cet abcès peut aussi englober l’ovaire.
L’abcès peut progressivement ou subitement se rompre. Un gros abcès qui se rompt soudainement entraîne une péritonite (= inflammation du péritoine, la membrane qui enveloppe les organes du bassin) grave et un état de choc.
La salpingite est-elle héréditaire ?
Non. Parce que la salpingite est généralement causée par une bactérie.
Sans traitement, des adhérences apparaissent après un certain temps dans et autour des trompes et/ou des ovaires, ce qui peut bloquer le passage de l’ovule. Cela peut entraîner des douleurs chroniques au niveau du ventre, des règles irrégulières et de l’infertilité.
Quels sont les symptômes d’une salpingite ?
Chez la plupart des patientes, la salpingite démarre avec des symptômes peu clairs, qui ne s’atténuent pas et pour lesquels on ne peut trouver une cause directe :
- un peu de fièvre,
- douleurs au niveau du ventre,
- malaise généralisé,
- pertes vaginales
Des douleurs pendant les rapports sexuels et des pertes de sang après les rapports, peuvent être des signes de salpingite.
Dans d’autres cas la salpingite démarre comme une urgence. Il faut dans ce cas une aide médicale urgente :
- forte fièvre,
- douleurs violentes au niveau du ventre,
- nausées,
- pertes de sang au niveau du vagin.
Sans traitement il se crée après un certain temps des adhérences dans et autour de la trompe et/ou de l’ovaire (voir schéma), ce qui peut bloquer le passage de l’ovule.
Ceci peut entraîner des douleurs abdominales, des règles irrégulières et de l’infertilité.
Si le spermatozoïde peut encore passer alors que l’ovule fécondé ne le peut pas, l’implantation de l’embryon peut se faire hors de l’utérus (par exemple dans la trompe utérine), et c’est ainsi que se développe une grossesse extra-utérine.
Il faudra alors une intervention chirurgicale pour l’éliminer.
1. Ovaire – 2. Trompe de Faloppe -
3. Adhérences – 4.Utérus
Qui court le plus de risque de salpingite ?
Le risque de salpingite est augmenté dans les cas suivants:
- activité sexuelle depuis 25 à 50 ans,
- nouveau partenaire sexuel(le), ou plusieurs partenaires différents, ou un(e) partenaire qui a beaucoup de contacts sexuels,
- pas de méthodes de protection (préservatif, diaphragme), même si celles-ci ne protégeraient qu’à 50%; un stérilet n’augmente pas le risque (sauf si vous êtes déjà atteinte d’une IST),
- avoir déjà souffert d’une salpingite ou d’une maladie inflammatoire pelvienne.
Le risque de salpingite est aussi augmenté:
- après un avortement ou un curetage,
- après un examen radiologique (avec produit de contraste) de l’utérus et des ovaires,
- durant les 6 semaines après la pose d’un stérilet,
- en cas de fécondation in vitro (FIV) ou d’insémination intra-utérine.
Comment traite-t-on une salpingite ?
Le traitement de la salpingite repose sur une association de différents antibiotiques.
Au départ, le choix des antibiotiques se fait sur base de l’agent microbien présumé. Une fois l’agent microbien clairement identifié, le schéma peut être adapté. Une cure de 14 jours (jusqu’à 6 semaines en cas d’abcès) est nécessaire. Plus le traitement sera précoce, plus petit sera le risque d’adhérences et de complications.
Les partenaires sexuel(le)s durant les 6 mois précédents doivent également être traité(e), même si ils/elles n’ont pas ou plus de symptômes.
A partir de quand faut-il hospitaliser ?
- En cas de symptômes sévères ou de vomissements, car dans ce cas le traitement par antibiotiques devra se faire par voie intraveineuse;
- Si les antibiotiques prescrits n’apportent pas d’amélioration après 48 heures;
- Chez les patients avec un problème immunitaire (par exemple HIV, sida,…);
- S’il y a des risques que la patiente ne prenne pas correctement ses médicaments oraux.
Quelles sont les mesures préventives possibles ?
- Les femmes appartenant au groupe à risque doivent régulièrement faire un dépistage des IST.
- Les jeunes filles peuvent faire un dépistage des IST lors d’une demande de contraception ou d’avortement.
- Se protéger lors des rapports sexuels.
Date de publication : 18-01-2017
Sources : NHG, Standaard Pelvic inflammatory disease (2005), Pelvic infections in Women (PID) : Belgian guidelines