Ménopause, ai-je plus de risques de maladies cardio-vasculaires ? (Dr Mireille Smets)

Ménopause et maladies cardiovasculaires

À la ménopause, les risques de souffrir de maladies cardiovasculaires augmentent. Pour être plus précis, jusqu’à cette période de leur vie, les femmes profitent de la protection de certaines hormones : les œstrogènes. Ces dernières favorisent le bon cholestérol, le HDL qui « nettoie » les artères. A contrario, elles bloquent le mauvais cholestérol, le LDL qui s’accumule dans les vaisseaux sanguins et les bouche.

Dès qu’elles sont ménopausées, les femmes subissent une chute d’œstrogènes. Elles rattrapent donc les hommes sur le tableau des maladies cardiovasculaires.

La ménopause n’est pas la seule explication à ce phénomène. En effet, avec l’âge, les artères vieillissent. Leurs parois se rigidifient et les fibres élastiques cassent. Le cœur doit alors travailler davantage pour permettre la circulation du sang dans les vaisseaux. La pression artérielle et les risques d’infarctus augmentent.

L’âge et la ménopause sont donc, tous deux, à l’origine de maladies cardiovasculaires comme l’hypertension, l’accident vasculaire cérébral, l’angine de poitrine, la thrombose ou encore l’insuffisance cardiaque.

Comment réduire les risques cardiovasculaires à la ménopause?

Une meilleure hygiène de vie peut limiter les risques cardiovasculaires plus fréquents à la ménopause. Celle-ci passe par différents éléments à prendre en compte :

  • Éviter les mauvaises graisses, à l’origine du cholestérol LDL : beurre, fromage gras, gras du lard, viande grasse… Il ne faut pas complètement retirer les lipides de son alimentation, car ils exercent une action bénéfique sur l'organisme. Privilégiez donc plutôt ceux qui contiennent du bon cholestérol (poissons, huiles végétales comme l’huile d’olive ou de colza). Il existe également des graisses encore plus néfastes pour le coeur : les « trans », qui sont issu de l’hydrogénation des lipides. On les trouve dans les produits d’industrie comme les frites prêtes à cuire, les pâtes à tartiner, les biscuits, les tartes, les quiches...
  • Arrêter de fumer : la cigarette, en plus de tous ses autres effets néfastes sur l’organisme, accélère le rythme cardiaque et réduit l’oxygénation des cellules et le taux de bon cholestérol.
  • Ne pas consommer d’alcool calorique : certains alcools sont beaucoup plus caloriques et aggravent les problèmes de poids, et donc d’hypertension.
  • Limiter le sel : il est préférable de ne pas en ajouter dans les aliments, que ce soit au moment de la cuisson ou à table. Vous pouvez le remplacer par des épices, des herbes, du gingembre, de l’ail ou encore du jus de citron.
  • Faire de l’exercice: une activité physique régulière protège le corps des effets du vieillissement et permet d’évacuer le stress. C’est donc une bonne solution contre l’hypertension. Attention cependant à éviter les sports trop violents si vous souffrez d’insuffisance cardiaque.

L’effet des traitements hormonaux substitutifs (THS)

Si vous souffrez de troubles liés à la ménopause, votre médecin peut vous prescrire un traitement hormonal substitutif (THS). Celui-ci, lorsqu’il est correctement prescrit, n’accroît que légèrement voir n’augmente pas les risques de thrombose veineuse ou artérielle, c’est-à-dire la formation d’un caillot dans une veine ou une artère.

En effet, il a été démontré que les effets indésirables varient en fonction du type de THS, son mode d’administration et le délai entre le début de la ménopause et son instauration1. Votre médecin évaluera toujours la balance des bénéfices et des risques, ainsi que les contre-indications que vous pourriez présenter, avant de vous prescrire un THS pour une durée limitée.

En savoir plus : Le THS est-il dangereux ?

Article réalisé sous la direction du Dr Gautier Vandenbossche

Date de publication : 11-01-2016
Source 1 : Update International Menopause Society recommendations on MHT, Climateric 2013;16:316-337