Quelle contraception chez la femme obèse ?
Les risques de la contraception chez la femme obèse
L’obésité est un des facteurs qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et thrombo-emboliques lorsqu’on prend une contraception œstroprogestative. Quelle contraception choisir alors ? Si on a un IMC au-delà de 35, et qu’on présente d’autres facteurs de risque cardiovasculaire (être âgée de plus de 35 ans, tabagisme, haute tension artérielle, diabète ou antécédents familiaux ou personnels de maladie thrombo-embolique) il faut éviter les œstrogènes et préférer les contraceptifs à progestatif seul, sous forme orale, d’implant ou de stérilet. Le seul inconvénient lorsqu’on enlève l’œstrogène, c’est que certaines femmes peuvent présenter des saignements irréguliers.
L’importance d’une contraception
La contraception est d’autant plus importante chez les femmes obèses qu’elles sont davantage exposées au risque de complications obstétricales et néonatales : fausse couche, hypertension artérielle, diabète gestationnel, etc. Pourtant le nombre de grossesses interrompues ou non désirées est plus élevé chez les femmes obèses. La contraception utilisée est-elle chez elles moins efficace ? Difficile de répondre à cette question car les femmes dont l’IMC est supérieur à 25 sont souvent exclues des études cliniques sur les contraceptifs. Une explication pourrait être le syndrome des ovaires micropolykystiques très courant chez les femmes en surpoids : elles sont moins souvent réglées, ovulent aussi moins souvent et se pensent donc moins fertiles, ce qui pourrait entraîner une baisse de vigilance dans la contraception.
Si la contraception peut poser problème chez les femmes obèses, il faut aussi régler le problème de l’obésité et pas uniquement celui de la contraception. L’obésité fait courir de nombreux risques pour la santé : maladies cardiovasculaires, diabète, problèmes articulatoires…
Quid des femmes ayant subi une chirurgie bariatrique ?
Après une chirurgie bariatrique, il peut y avoir une diminution de l’efficacité de la contraception. Le trajet du bol alimentaire peut être modifié et entraîner des vomissements. Il y a alors un risque que les hormones contenues dans le contraceptif oral soient mal absorbées par l’organisme. Dans ce cas, il est conseillé de recourir à une contraception non-orale : patch, implant, stérilet ou anneau vaginal.
Certains médecins avancent que le risque de malabsorption est plus élevé en cas de chirurgie bariatrique avec dérivation bilio-pancréatique de type by-pass, mais il n’y a pas de consensus scientifique sur cette question. De plus, il est conseillé aux femmes ayant subi une chirurgie bariatrique d’éviter d’avoir une grossesse dans l’année qui suit l’intervention. Les éventuels problèmes de malabsorption peuvent engendrer des carences nutritionnelles pour le fœtus.
Que faire en cas d’urgence ?
Plus l’IMC augmente, moins la pilule du lendemain est efficace. Dans les 5 jours qui suivent un rapport non protégé, une femme obèse peut se voir proposer la pose d’un stérilet au cuivre.
Comment calculer l’indice de masse corporelle (IMC) ?
L’IMC est le rapport du poids (en kg) sur la taille (en m2) :
-
- Insuffisance pondérale : < 18,5
- Corpulence normale : 18,5 < 24,9
- Surpoids : 25 < 29,9
- Obésité : 30 < 34,9
- Obésité sévère : 35 < 39,9
- Obésité massive ou morbide : ≥ 40
Source : « Obésité et contraception », Dr Maningart, CHU Saint-Pierre. / « Quelle contraception pour une patiente obèse » ? Réalités en gynécologie-obstétrique # 167_Janvier/Février 2013, J. Berdah./« Contraception hormonale chez la femme obèse », Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière – Endocrinologie et médecine de la reproduction – Anne Bachelot
Date de publication : 22-05-2018