Pré-éclampsie : un bon suivi de la grossesse est essentiel
Qu’est-ce que la pré-éclampsie ?
Concrètement, un état de pré-éclampsie chez une femme enceinte se caractérise par une hypertension artérielle importante, qui est souvent associée à un taux de protéines élevé dans les urines, signe d’une atteinte des reins. Ces problèmes peuvent être combinés à d’autres troubles variables : anémie, chute des plaquettes sanguines, maux de tête, troubles visuels… Cette complication touche environ 5%1 des grossesses.
Quelles sont les causes de la pré-éclampsie ?
Si elle survient aux 2e et 3e trimestres, la pré-éclampsie est en fait liée à une mauvaise implantation du placenta en tout début de grossesse. S’en suivent la production et l’envoi dans la circulation sanguine de la maman de substances qui vont altérer progressivement la paroi des vaisseaux sanguins dans tout le corps. À la clé, des problèmes potentiels dans les différents organes qui sont mal irrigués. Ceux-ci ne surviennent que dans un deuxième temps, généralement à partir de la 20e semaine de grossesse.
Quels risques pour la maman et son bébé ?
Chez la maman, la pré-éclampsie peut entraîner de graves complications au niveau des différents organes : rein, foie, cerveau… Dans les cas les plus graves, elle peut provoquer une éclampsie, une crise de convulsions potentiellement fatale, causée par un « embrasement » des cellules nerveuses du cerveau.
Chez le bébé, l’anomalie du placenta peut provoquer un retard de croissance intra-utérin, voire une mort fœtale in utero.
Comment dépister la pré-éclampsie ?
Heureusement, on bénéficie en Belgique d’un suivi rapproché de la grossesse qui permet de détecter la maladie dès ses premières manifestations, avant que la situation ne soit trop grave.
Chaque mois, le médecin réalise la mesure de la tension artérielle et du taux de protéines dans les urines de la maman, principaux signaux d’alerte d’un état de pré-éclampsie.
Les symptômes à repérer
Certains symptômes doivent vous pousser à consulter votre médecin :
- Maux de tête inhabituels et persistants
- Troubles visuels (« mouches » devant les yeux, flashs...)
- Souffle du sang entendu dans les oreilles, bourdonnements d’oreille persistants
- Impression persistante de sentir une barre douloureuse au niveau de l’estomac
- Gonflements au niveau des mains et/ou des pieds.
Quels sont les facteurs de risque d’une pré-éclampsie ?
- Avoir plus de 35 ans
- Mener une première grossesse (ou première grossesse avec un nouveau partenaire)
- Mener une grossesse gémellaire
- Avoir des antécédents personnels ou familiaux de pré-éclampsie
- Souffrir d’hypertension artérielle
- Souffrir d’un diabète
- Souffrir d’une maladie vasculaire ou d’une maladie rénale
Ces facteurs maternels influencent le risque de mauvaise implantation du placenta mais aussi le risque de développer des complications. En effet, chez certaines femmes, les complications peuvent se développer très tard dans la grossesse, alors que chez d’autres, elles se développent très tôt.
L’état général de la maman joue un rôle dans le fait qu’elle développe ou pas des complications. C’est pourquoi l’hygiène de vie avant la conception et pendant la grossesse est très importante. Il est primordial de conserver une activité physique et de manger équilibré.
Pré-éclampsie : quel traitement ?
Le seul traitement de la pré-éclampsie consiste à extraire le placenta, ce qui nécessite de provoquer l’accouchement. L’attitude des médecins sera donc différente en fonction du stade de la grossesse. Si le bébé n’est pas encore assez développé pour être viable, les médecins tenteront de faire durer la grossesse le plus longtemps possible, tout en gardant comme priorité la vie de la maman.
En attendant, la maman sera hospitalisée et recevra des soins pour faciliter le fonctionnement de ses organes défaillants : prise d’antihypertenseurs pour faire baisser la tension, de traitements pour prévenir la crise d’éclampsie…
L’objectif est de gagner du temps pour sortir le fœtus de l’extrême prématurité mais à partir du moment où les médecins estiment que le risque pour la maman est trop élevé, la naissance est provoquée.
Source : 1/ Dossier Inserm réalisé en collaboration avec Daniel Vaiman, directeur de recherche à l’Inserm - Janvier 2013.
Date de publication : 20-11-2017