L’IST la plus médiatisée s’attaque au système immunitaire et transforme la personne contaminée en proie pour toutes sortes de pathologies graves. La prévention est la meilleure arme contre son virus, le VIH.

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Qu'est ce que c'est ?

Le sida, syndrome d’immunodéficience acquise, est une IST, une Infection sexuellement transmissible, qui attaque le système immunitaire.

Il est provoqué par le virus VIH (virus de l’immunodéficience humaine) qui, une fois dans l’organisme, se multiplie et détruit le système immunitaire jusqu’à affaiblir totalement le malade. Celui-ci commence alors à développer d’autres maladies, dites «opportunistes», contre lesquelles son système immunitaire ne peut plus le défendre. C’est à ce stade ultime de l'infection que la personne infectée est «malade du sida» et que son espérance de vie est limitée.

36,7 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde en 2016
(
ONUSIDA)

La transmission du virus VIH SIDA

Le VIH se transmet par rapport sexuel (rapport vaginal, anal ou bucco-génital) ou par simple contact avec les organes sexuels (à travers les sécrétions, le sang et le sperme).
La transmission s’effectue également par voie sanguine (contact avec des plaies saignantes et du matériel souillé).

Le risque de transmission de la mère à l’enfant vaut tout au long de la grossesse, à l’accouchement et pendant l’allaitement.

Les patients non traités avec de nombreux virus dans le sang sont contagieux. La probabilité d’être infecté à partir d’un patient traité et indétectable est par contre extrêmement réduite.

Et la salive?

La salive ne transmet pas le virus VIH qui cause le sida

Les causes du sida

Certaines personnes sont plus exposées au VIH : les professionnels de la santé en contact avec le sang, les toxicomanes, les personnes multipliant les contacts sexuels non protégés. Etre déjà porteur d’une IST favorise la pénétration du VIH par les microlésions génitales.

Les femmes sont plus à risques car la zone de la muqueuse exposée au virus est plus grande et plus fragile que chez l’homme et celui-ci possède, dans son sperme, une plus grande concentration du virus. La femme est aussi plus exposée en période de règles, pendant la grossesse, après l’accouchement, à la ménopause. Le manque de lubrification vaginale et l’étroitesse de la paroi vaginale sont des facteurs de risque supplémentaires.

La méconnaissance des IST est également toujours soulevée.

Les symptômes de la séropositivité et du Sida

On peut être séropositif sans le savoir. Les premiers symptômes d’une infection par le virus HIV, comme pour de nombreuses IST, sont discrets ou carrément invisibles.

Quelques signes passagers semblables à ceux d’une grippe peuvent subvenir deux semaines après la contamination : fièvre, éruptions cutanées inhabituelles, douleurs musculaires, diarrhée, fatigue.

En cas de doute, la moindre anomalie, des démangeaisons, un écoulement anormal ou malodorant doit susciter une consultation chez votre médecin, particulièrement si les symptômes surviennent dans les suites d’un rapport sexuel non protégé.

Il se passe des mois, parfois des années, avant d’être malade du sida.

A ce stade, les symptômes sont liés aux maladies qui se déclarent suite à l'immunodépression : infections opportunistes, cancers ou problèmes cardiovasculaires.

Que faire ?

En cas de doute, il faut surtout prendre contact avec son médecin ou un centre de référence VIH. Un test de dépistage rapide, par prise de sang, peut être réalisé après le rapport à risque (voir les centres de dépistage ci-dessous). Si le test est négatif au départ, il faut toujours au minimum 2 semaines (parfois 4) avant que le test de dépistage ne soit positif.
Il doit être suivi d’un second test, trois mois plus tard, pour obtenir le résultat définitif. Dans l’attente, une protection totale s’impose.

Lorsque le test est positif, il faut prévenir son ou ses partenaires sexuels, leur recommander le dépistage et prendre les mesures de prévention nécessaires pour éviter la contamination de ceux-ci.

Etre porteur du VIH accroit la gravité des autres IST qui sont dès lors plus difficiles à traiter. La recherche conjointe du VIH et d’autres IST est recommandée.

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Nouveau : Les autotests en pharmacie

Depuis peu en Belgique (comme en France) les pharmacies commercialisent des autotests du VIH. Ces tests sont disponibles sans ordonnance au prix de 20-30 €.
Le test permet, à partir d’une minuscule goutte de sang collectée sur le bout du doigt, de déterminer chez vous et en toute discrétion s’il y a eu ou non une contamination. Durée de l’opération : 15 minutes. Si le test est positif, le résultat doit être confirmé par une prise de sang.
Important à savoir : un résultat négatif à l’autotest n’est valable à 100% que si aucune prise de risque n’a eu lieu dans les 3 mois précédents.

Aucun traitement ne guérit le sida

Comment le traiter ?

Un traitement d’urgence, prodigué dans les 48h qui suivent une relation non protégée avec une personne séropositive, diminue fortement les risques d’une contamination mais pas à 100%. Plus tôt le traitement est pris, plus il est efficace.

Les porteurs avérés du VIH sont traités par une thérapie antirétrovirale (TAR) qui empêche le développement de la maladie et l’apparition du stade sida en stoppant la multiplication du virus VIH. On sait aujourd’hui que ce traitement réduit presque complètement le risque de transmission.

D’autres médicaments aident les malades du sida à lutter contre les pathologies qui les agressent. Ils sont de plus en plus élaborés, mais ils ne guérissent malheureusement pas les patients. Ceci impose dès lors la prise d’un traitement à vie.

Les femmes enceintes se voient administrer un traitement limitant très fortement le risque de transmission à leur enfant (moins de 1%).

La mise sous traitement des patients VIH est aussi un excellent moyen de prévention puisqu’elle diminue très fortement la contagiosité. C'est ce que l’on a appelle « treatment as prevention » (TasP)

Dr Gilles Darcis, infectiologue au CHU de Liège

La prévention

L’usage d’un préservatif lors des rapports sexuels avec une personne infectée est indispensable (voir l'article Comment bien mettre un préservatif?)

Adopter les autres mesures de précaution liées aux IST en général : ne pas avoir de contact avec les sécrétions sexuelles du partenaire contaminé, ne pas partager le matériel d’injection et de sniff en cas de toxicomanie, éviter les objets de toilette susceptibles d’être souillés par du sang (rasoir, coupe-ongles, ciseaux, brosse à dents), vérifier la stérilité du matériel de tatouage ou de piercing, ainsi que celui utilisé en cas de chirurgie ou d’intervention de dentisterie dans les pays non dotés de structures médicales modernes.

Le dépistage régulier en cas de rapports à risque ou en cas de doute est également un mode de prévention.
La circoncision masculine réduit considérablement le risque de contracter le VIH lors des rapports hétérosexuels.

Liens utiles :

Article réalisé sous la direction du Dr Gautier Vandenbossche
Mis-à-jour : 01-12-2017 avec la participation du Dr Gilles Darcis, infectiologue au CHU de Liège
Date de publication : 01-12-2016
Sources : Plateforme Prévention Sidawww.unaids.org, Aide-mémoire IST, OMS Décembre 2015