On entend souvent dire qu’une grossesse après la ménopause est impossible. Bien que cela soit vrai dans de très nombreux cas, la médecine actuelle permet de restaurer la fécondité des femmes, dans des limites qui touchent à la biologie et à l’éthique.

Ménopause :
les faits biologiques

Quel que soit l’âge ou la cause de la ménopause (artificielle ou naturelle), les conséquences biologiques sont les mêmes :

  • Les ovaires, s’ils sont encore présents, ne possèdent plus assez de follicules pour parvenir à maturation et donner lieu à une ovulation.
  • Sans cette dernière, les règles disparaissent.
  • Les ovaires ne sécrètent plus d’œstrogènes ni de progestérone . C’est la carence hormonale caractéristique de la ménopause – surtout le manque d’œstrogènes – qui engendre des symptômes divers (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles du sommeil…)

Pour en savoir plus, consultez l’article « Que se passe-t-il dans mon corps à la ménopause ? »

Quand la ménopause arrive prématurément

Habituellement, la ménopause survient aux alentours de 50 ans. Il arrive cependant qu’elle apparaisse beaucoup plus tôt, chez des jeunes femmes souhaitant des enfants.

Dans ce cas, les ovaires n’assurent plus leurs fonctions hormonale et reproductive. Sans ovulation, il n’est pas possible d’être enceinte naturellement. On parle d’insuffisance ovarienne prématurée, ou de ménopause précoce : un trouble qui touche 1 à 3 % des femmes.

Lorsque les femmes qui font face à cette nouvelle éprouvent un désir d’enfant, les conséquences psychologiques peuvent s’avérer très difficiles. Il existe cependant des traitements pour provoquer une grossesse après une ménopause précoce.

Si la ménopause est artificielle (suite à une chimiothérapie ou à une radiothérapie par exemple), il est possible de prélever des ovules avant l’intervention et de les congeler. Cette technique s’appelle la vitrification d’ovocytes.

On peut également faire appel à une donneuse d’ovocytes, lesquels seront fécondés in vitro par les spermatozoïdes du conjoint ou d’un donneur. Les œufs seront ensuite implantés dans l’utérus de la patiente ménopausée, préparé pour la grossesse grâce à une stimulation hormonale reproduisant le cycle menstruel.

Comme le corps humain réserve bien des surprises, il est parfois possible de tomber enceinte naturellement après un diagnostic de ménopause précoce. Des ovulations peuvent encore se produire de temps en temps si les ovaires sont en veille plutôt qu’à l’arrêt complet.

Une grossesse après 50 ans ?

La ménopause se diagnostique généralement comme ceci :

  • Si la femme n’est pas sous contraceptif hormonal : la ménopause commence après une année sans règles (aménorrhée) après 50 ans et deux années sans règles avant 50 ans.
  • Si elle prend une contraception hormonale, le médecin prescrit un dosage de la FSH (l’hormone folliculostimulante) et de l’oestradiol (œstrogène) à un intervalle de temps précis après l’arrêt de la contraception pour déterminer si la femme est ménopausée. Dans le cas de la ménopause, on observe une diminution du taux d’oestradiol et une augmentation du taux de FSH.

Bien que la fertilité diminue rapidement dès la fin de la trentaine, cela ne signifie pas qu’une grossesse soit impossible aux alentours de 50 ans. Les ovaires peuvent encore libérer un ovule de temps à autre, de manière très irrégulière.

Cependant, si une femme a passé le cap de la ménopause et désire être enceinte, elle devra nécessairement subir un traitement médical.

D’une part, elle recevra des hormones qui vont préparer son utérus à accueillir un œuf fécondé. D’autre part, comme la fécondation ne peut avoir lieu naturellement puisque le corps ne produit plus d’ovocytes, la patiente recevra l’œuf fécondé in vitro. Ce dernier résulte de la rencontre d’un ovule (soit le sien, congelé, soit celui d’une autre femme) et d’un spermatozoïde.

La grossesse démarrera après l’implantation de l’œuf. Ce type de grossesse est attentivement suivie par l’équipe médicale en raison de l’âge de la future mère.

Bien que ces cas soient théoriquement possibles, ils restent très rares et soumis à la législation de chaque pays. De plus, l’assurance maladie ne les rembourse pas au-delà d’un certain âge. Enfin, ils font souvent l’objet de débats de société. Mais l’espérance de vie augmente et le rapport à la vieillesse change. Dans quelques années, les femmes enceintes à la cinquantaine ne feront peut-être plus la une des journaux !

Article réalisé sous la direction du Dr Gautier Vandenbossche
Date de publication : 11-01-2016