Ménopause, ai-je plus de risques de maladies cardio-vasculaires ?
Quand on regarde la fréquence des maladies cardiovasculaires chez l’homme et chez la femme, on constate que tout d’un coup, ça commence à augmenter chez la femme vers la soixantaine, beaucoup plus vite que chez l’homme. En fait, c’est la conséquence de la disparition d’une protection dont elle bénéficiait grâce aux oestrogènes qu’elle fabrique. La disparation des oestrogènes va précipiter le vieillissement du système vasculaire, ce qu’on appelle l’athérosclérose, des dépôts de plaques de calcaire dans les vaisseaux sanguins, qui vont les rétrécir et prédisposer aux infarctus, aux accidents vasculaires cérébraux, ce qui peut provoquer des paralysies, parfois définitives. Tout cela par carence, par manque d’oestrogènes.
Les maladies cardiovasculaires chez la femme plus âgée, ce n’est évidemment pas que la ménopause qui est en cause, c’est un problème multifactoriel, où l’hygiène de vie intervient. On sait que l’hypertension artérielle est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, les taux de cholestérol trop élevé, les déséquilibres dans les différents taux de graisse dans le sang, le diabète, encore une fois la consommation de tabac ou d’alcool de façon exagérée, la sédentarité, c’est-à-dire le manque d’exercice physique. Mais quand la ménopause vient s’ajouter à tout cela, le risque cardiovasculaire augmente encore davantage par rapport aux autres femmes. Alors, on peut prévenir par des mesures d’hygiène générale, concernant les différentes choses dont je vous ai parlé. Le traitement hormonal, avec des oestrogènes et des progestérones naturels, si ce traitement est instauré très vite après le début de la ménopause, il faut absolument l’instaurer dans les 5 ans qui suivent le début de la ménopause, parce qu’après, les artères ont déjà mal vieilli, et le traitement hormonal ne pourra plus avoir son effet bénéfique sur la paroi vasculaire. Si on instaure ce traitement précocement, on réduit les risques cardiovasculaires de la femme ménopausée de l’ordre de 50%.
Dr Mireille Smets († 10-11-2014), Gynécologue aux Cliniques Universitaires Saint-Luc